Les platanes, héros de la nouvelle école maternelle Jean-Carrière à Nîmes
Retour d'expérience sur la reconstruction de l'école, sans imperméabiliser davantage la cour, et dans le respect des arbres existants.

Avant le projet
- Le terrain de l'école était marqué par une forte contrainte hydraulique car la rue qui longe le site est un couloir de ruissellement des eaux pluviales. Compte tenu du risque d'inondation, le plan de prévention de la Ville de Nîmes impose des règles qui limitent l'utilisation du rez-de-chaussée et exigent que les classes soient installées au premier étage.
- L'école dispose d'un patrimoine arboré remarquable avec la présence d'alignements de platanes cinquantenaires.
- L’ancienne école des Platanettes était installée dans des bâtiments préfabriqués qui ne tenaient pas compte des aléas et de l'évolution du climat méditerranéen.

Après le projet
- Les architectes ont posé sur un socle en pierre les cinq classes en bois, inspirées de cabanes dans les arbres. Les matériaux bruts demandent peu d’entretien.
- Le bâtiment a servi de support à de nombreuses expérimentations : éclairage biodynamique, pompe à chaleur sur forage et planchers chauffants réversibles, géocooling, ouvrants motorisés et tourelles à vent. La VMC est à simple flux à insufflation dans les classes et à double flux dans le restaurant et la salle de motricité.
- L’implication de tous les acteurs et la participation des enseignants à l’évaluation BDM ont favorisé une dynamique d’amélioration continue, qui mène à de bonnes performances pour la consommation d’énergie et d’eau.
Dans le cadre du projet de démolition-reconstruction déployé en 2011, l'objectif était de reconstruire une nouvelle école dans le respect des arbres existants, sans imperméabiliser davantage la cour, et de viser le confort global des élèves grâce à des solutions de rafraîchissement durables et pérennes.
Le terrain alliait des risques d’inondation et la présence de remarquables alignements de platanes cinquantenaires.
J’ai choisi ce poste à l’origine à cause des platanes, car loin des habituelles cours de récréation bétonnées, l’espace extérieur faisait un peu campagne. Quand le dossier pour la démolition reconstruction a été monté, conserver les arbres faisait partie du cahier des charges. Ce projet était le seul qui les intégrait vraiment. Les platanes étaient presque les héros de la nouvelle école. Dès qu’ils arrivent le matin, les enfants viennent se coller contre les vitres pour les regarder, et ils sont devenus des sujets pédagogiques tout au long de l’année. J’ai été très impressionnée par l’impact du bâtiment sur les comportements des élèves et sur les postures des enseignants. J’ai découvert ainsi que l’architecture n’est pas juste un décor, mais que c’est une alliée à part entière pour l’éducation.
Hélène Garrel, Directrice de l’école au moment de la construction